Restructuration

Habitat individuel

Caudan, (56)

Maison à Kerfago

Cette maison de pêcheur relève de l’habitat traditionnel rural de la presqu’île de Rhuys. Ces petits logis des secteurs côtiers s’aggloméraient en alignements rectilignes pour former des hameaux autour d’un axe principal. Ce système de mitoyenneté organisée caractérise une vie communautaire au sein d’un groupe socioprofessionnel très spécifique. Un moyen de faire l’économie de matériaux et de lutter contre les vents hostiles des tempêtes du Morbraz. Une architecture vernaculaire, dont le plan le plus fréquent est aussi le plus sommaire. Une pièce unique surplombée d’un grenier et prolongée d’un appentis. Les façades en pierres de gneiss, ont été recouvertes au fil du temps d’un enduit de ciment. Seuls les encadrements de granit gris sont laissés apparents et soulignent les ouvertures contenues des murs gouttereaux. Aujourd’hui le mauvais état général de la construction et les multiples interventions autant aléatoires qu’inadéquates des précédents propriétaires ont altéré inéluctablement la valeur patrimoniale du bien. Une réhabilitation complète est nécessaire.
La façade sur rue est restaurée et débarrassée de son enduit ciment. A l’arrière la véranda a été démolie. L’appentis est lui entièrement repris pour être agrandi et surélever de manière à accueillir de nouvelles fonctions telles qu’une cuisine salle à manger au rez-de-chaussée et à l’étage, une salle-de-bain, un wc séparé et une chambre supplémentaire. Le dénivelé du terrain naturel permet de créer une terrasse dans le prolongement de la cuisine pour la connecter au jardin. La maison, elle, s’agrandit en rehaussant sa toiture avec une nouvelle charpente. Les chambres côté rue bénéficient désormais d’une vue discrète à hauteur d’œil, quand sur l’autre pan, c’est tout un puit de lumière naturelle que permet ce nouveau volume. Une véritable mise en scène autour de l’épais mur en pierre de la façade postérieure. Relevé de ses fonctions, dressé sous le ciel tel un vestige, il ne porte plus que son seul poids, celui du passé. Autour de lui s’enroulent escalier et passerelles pour desservir les chambres «supendues», pendant que la lumière glisse jusqu’au rez-de-chaussée.